Modélisation du médulloblastome grâce à l’utilisation d’organoïdes humains cérébelleux et analyse de l’effet des polluants agricoles.
Subvention de 30.000e en co-financement : 15.000€ Grandir Sans Cancer & 15.000€ Eva pour la vie (2024)
Le médulloblastome est une tumeur pédiatrique du cervelet qui représente la tumeur maligne la plus fréquente chez l’enfant. La survie des patients a augmenté du fait des améliorations des traitements par chimio- et radiothérapie. Néanmoins, il existe un certain niveau de rechute dans les tumeurs de haut risque qui reste mal compris à ce jour. Le développement du cervelet est un processus complexe, qui se déroule à partir des stades embryonnaires précoces jusqu’à plus d’un an après la naissance chez l’homme. De ce fait, le cervelet est susceptible d’acquérir diverses anomalies au cours du développement, pouvant être à l’origine de pathologies telles que le médulloblastome.
Afin de comprendre les mécanismes responsables de l’initiation du médulloblastome, de nombreux modèles de souris ont été utilisés. Néanmoins, il s’avère que ces modèles ont des limites importantes. En effet, des données récentes indiquent qu’il existe des différences notables entre le développement du cervelet chez l’homme et la souris, ce qui empêche une modélisation fidèle chez la souris. Récemment, nous avons généré des organoïdes (mini-organes) de cervelet à partir de cellules souches humaines (iPS). Ceci vise à modéliser le médulloblastome humain, notamment celui de haut risque. En effet, nos données préliminaires montrent que lorsque l’on introduit certains gènes déclencheurs connus, appelés « oncogènes », dans les organoïdes, cette manipulation provoque l’apparition de tumeurs. Le premier objectif de notre projet sera d’identifier et de comprendre les mécanismes responsables de l’initiation de la tumeur. De plus, le microenvironnement tumoral, qui contient des vaisseaux sanguins joue un rôle important dans la formation des cancers. Afin de raffiner notre modèle de culture et de caractériser cet environnement, nous allons associer des vaisseaux cérébraux avec les organoïdes de cervelet.
Enfin, des données encore incertaines sur certains polluants tels que les fongicides et les insecticides utilisés, pourraient indiquer que ces agents seraient impliqués dans le déclenchement ou dans l’aggravation de certains cancers. Notre projet vise à explorer ces effets grâce à notre modèle de médulloblastome généré à partir d’iPS humaines.
L’ensemble des résultats issus de ce projet devrait ainsi nous permettre de mieux modéliser le MB de haut risque et d’améliorer sa prévention et ses traitements.